La question du genre est centrale dans l'Agenda 2030 ; elle est transversale à la quasi-totalité des ODD. Cet ODD met en avant la nécessité d'adopter des politiques publiques robustes et directement ciblées sur la parité ou l'autonomie des femmes.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, malgré l'inscription de longue date de la question des inégalités liées au sexe ou au genre à l'agenda politique et des avancées sur certains aspects spécifiques, la situation reste préocupante et nécessite des améliorations urgentes.
Pour tenter de réduire ces inégalités, un programme multi-pays baptisé « Initiatives de parité de genre » (IPG) a vu le jour en 2016, fruit d’un partenariat entre la Banque interaméricaine de développement (BID) et le Forum économique mondial (FEM).
Ensemble, ces deux acteurs se sont donné pour objectif de renforcer l’insertion économique des femmes en favorisant leur accès à des emplois décents dans le secteur privé et au sein des administrations publiques.
À partir de 2018, l’Agence française de développement (AFD) s’est jointe à leurs efforts ; elle contribue actuellement au financement des opérations menées dans cinq pays, dont la République dominicaine.
Les IPG sont un levier de coopération internationale visant la réduction de la brèche de genre dans les domaines économiques et du travail. Le FEM est à l'origine du Global Gender Gap Index (GGGI), créé en 2006.
Il mesure l'écart entre les femmes et les hommes ; un score égal à 1 équivaut à une parité parfaite et un score proche de 0 montre un écart important entre sexes.
Avec un taux de chômage féminin deux fois supérieur à celui des hommes et trois femmes sur dix exerçant des activités domestiques non rémunérées, la République dominicaine connaît une situation très inégalitaire en matière de genre et d’accès aux opportunités économiques.
À mi-parcours de l’année 2023, 53 entreprises nationales adhéraient aux IPG, incluant des géants de la télécommunication, comme Altice ou Huawei. À terme, la construction de partenariats vertueux entre les institutions publiques et le secteur privé en République dominicaine devrait permettre de favoriser
l’accès des femmes à de meilleures opportunités professionnelles et salariales. Pour cela, le programme prévoit expressément de renforcer leur participation à des secteurs stratégiques de l’économie, tels que celui des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques.
Située au 19e rang régional avec un GGGI de 0,703 pour l'année 2022, la République dominicaine compte parmi les pays latino-américains les plus inégaux en matière de genre.
En République
dominicaine
x100
x144,1
Pour 100 hommes âgés de 20 à 59 ans vivant dans des ménages pauvres,
on
compte
144,1
femmes dans la même situation.
En Amérique
latine
x100
x116
Pour 100 hommes âgés de 20 à 59 ans vivant dans des ménages pauvres,
on
compte
116 femmes dans la même situation.
Co-auteurs : Olivier Dabène
et Laurie Servières
Cartographe : Aurélie Boissière
